eric lagadecAprès une maîtrise à l’Université de Bretagne Occidentale, à Brest, puis un DEA en astronomie, à Nice, Éric Lagadec soutient à vingt-cinq ans sa thèse de doctorat en Sciences de l’univers (Apport des observations infrarouges pour l’étude de la perte de masse des étoiles évoluées, Université Nice Sophia Antipolis, 2005). Il travaille ensuite pendant quatre ans à l’université de Manchester (Department of Physics and Astronomy), avant de poser provisoirement ses valises à Munich, en 2009. En 2013, il passe une année à l’Université Cornell d’Ithaca, dans l’État de New York. Il est actuellement en poste à l’observatoire de la Côte-d’Azur de Nice.

This picture of the nebula around a rare yellow hypergiant star called IRAS 17163-3907 is the best ever taken of a star in this class and shows for the first time a huge dusty double shell surrounding the central hypergiant. The star and its shells resemble an egg white around a yolky centre, leading astronomers to nickname the object the Fried Egg Nebula.

Deux coquilles de gaz s’étendent autour de l’étoile hypergéante jaune IRAS 17163-3907 . Photo ESO

En 2011, il observe en infrarouge depuis l’Observatoire de Cerro Paranall, dans le désert d’Atacama, au Chili, une étoile « hypergéante » (l’étoile IRAS 17163-3907). Celle-ci avait déjà été identifiée en 1976, mais Éric Lagadec découvre, en recoupant les données recueillies avec d’autres collègues chercheurs, qu’elle est en fait quatre fois plus éloignée et seize fois plus brillante qu’on ne le pensait et, surtout, vingt à trente fois plus massive, mille fois plus grande et cinq cent mille fois plus lumineuse que le Soleil lui-même : une étoile d’un type rarissime, une hypergéante jaune, dont seuls quelques exemples sont connus dans la galaxie.

LD Puppis-Lagadec

Observation de L2 Puppis (par Sphere, système optique adapté sur le VLT – very large telescope)

En juin 2015, Éric Lagadec et deux autres astrophysiciens, Pierre Kervella et Miguel Montarges, publient l’image d’une étoile mourante (L2 Puppis, l’étoile géante rouge la plus proche de notre planète – à un peu plus de deux cents années-lumière), dont l’étude permet de mieux comprendre la mort des étoiles, le cycle de leur évolution et la formation des atomes ; les données récupérées donnent d’ores et déjà un aperçu du sort réservé à notre soleil, dont la fin de vie est estimée dans cinq milliards d’années. L’e-ELT (« european extremely large télescope »), un nouveau télescope de quarante mètres de diamètre, dont l’entrée en service est prévue pour 2024, permettra de poursuivre au mieux l’observation de cette étoile…