Laetitia Combe, alias “Nydenlafee” est une artiste féministe aux multiples visages, à la fois sorcière et scientifique. Elle brandie ses paradoxes et ses dualités comme fer de lance pour déconstruire les normes. Résidente à Clans, dans le haut-pays niçois et diplômée dans la recherche universitaire, elle s’intéresse à l’histoire des émotions et aux pratiques sonores comme patrimoine sensible, des sujets qu’elle questionne dans sa pratique de plasticienne et de performeuse. Militante, elle explore la multiplicité des formes et des corps pour défaire les archétypes et détruire les frontières que sont les injonctions sociales.


Habitée par des créatures étranges, elle vit dans des mondes qui dépassent l’imaginaire. Car ces mondes sont pour elle bien réels. C’est sur cette membrane sensible qui nous sépare de l’intangible, qu’elle cultive le temps du rêve et rend ses mondes visibles par le dessin et la peinture. Dans des tableaux, des fanzines, des strips et parfois même en streetart. C’est son univers très reconnaissable qui a attiré le regard des rôlistes sur ses travaux, alors qu’elle-même pratiquait le jeu de rôle depuis plus de vingt ans.
Pour cette exposition virtuelle à Nice Fictions, Nydenlafee a choisie de dévoiler ses illustrations de ces dernières années dans le monde ludique, avec une série de dessins issus des jeux de rôle “Les Apprentis Sorciers”, de Pierre Petitfrère et Nicolas Oudin, édité en 2020 chez Posidonia JDR, et “Donjon & Cie”, de Benoît Felten, en cours d’édition cette année chez John Doe Editions.


Pour l’occasion, puisqu’elle participe à la table ronde de la convention sur la représentation des femmes dans le JDR et le jeu vidéo, Nydenlafee a choisi une sélection de différents personnages féminins et LGBT, queer, cisgenres ou non-binaires ; des “femmes” dont l’emplois du mot est entendu comme terme politique pour désigner les femmes, les transgenres et toutes les minorités de genres.
Et sur un autre registre graphique tout aussi engagé, l’artiste vous propose cinq illustrations de son projet d’artbook intitulé “Mandorles et Vulveries”, qui questionnent la matrice féminine, déconstruisent le genre et les normes de la féminité. Tout en se réappropriant les codes de différentes iconographies religieuses construites dans le patriarcat et qui ont longtemps cantonné les femmes dans l’essentialisation.


Ce choix de sélection n’est pas un acte hasardeux. À l’heure où #MeToo libère la parole des victimes dans le milieu de l’édition de la littérature ludique, à l’heure où ses témoignages doivent-être entendus, à l’heure de la X-Card est posée comme réponse à des situations de sexismes/racismes/LGBTphobies systémiques au sein des tables de jeux, à l’heure de “et pourtant elles jouent”, à cette heure, cette sélection d’illustrations est un choix empouvoirant.

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