Tombée très tôt dans la lecture, comme Obélix dans la potion magique, Marthe Machorowski s’est dirigée tout naturellement vers des études littéraires. Une agrégation de Lettres Modernes l’a confrontée des décennies durant à l’abîme qui existe entre la passion de la littérature et la possibilité de la communiquer. Mais l’enseignement, que ce soit en collège, lycée ou faculté, s’est révélé une vraie vocation, que les difficultés n’ont pas rebutée.
Née à Moissac, elle a vécu son enfance à Alger, sa jeunesse à Marseille avant d’adopter Paris comme ville natale, comme les Dalton voulaient le faire de Daisy Town ! Une rencontre sur le parking des Amandiers de Nanterre avec un authentique Parisien (de parents polonais!) entraîne un mariage à Las Vegas et une adoption à Hô-Chi-Minh-Ville. Son amour pour tous les genres de l’imaginaire l’envoie encore plus loin, « vers l’infini et au-delà » tandis qu’une irrésistible empathie pour les amours, les souffrances, les joies et les luttes de ses semblables la ramène régulièrement sur Terre.
Adorant chanter, danser, dessiner, elle découvre en elle, grâce aux ateliers d’écriture, une passion aussi forte et exigeante que celle de la lecture, et commence à la satisfaire, d’abord en textes courts non narratifs, puis en chroniques littéraires, cinématographiques ou télévisuelles dans des revues comme L’Écran Fantastique, Galaxies, ou le fanzine Présences d’esprits. Elle élabore, seule ou en équipe, des dossiers sur Nathalie Henneberg, auteure injustement méconnue, le Golem, les Sorcières, les Robots, Majipoor (monde inventé par Silverberg), etc., et tient une rubrique trimestrielle sur les séries coréennes, dont elle raffole.
Il lui restait à écrire ce qu’elle aime le plus lire ou visionner : des histoires !
Être auteur de nouvelles, et dans les genres de l’imaginaire, se révèle compliqué dans un pays qui ne jure que par le roman et le réalisme. Encore les récits fantastiques ou de science-fiction trouvent-ils plus facilement un éditeur et un public . Elle a pu ainsi en publier un bon nombre dans des revues, ou des anthologies comme Cités italiennes, Calling Cthulhu ou Sombres félins (prix Masterton 2019). La liste complète est disponible sur le site Noosfere, spécialisé dans l’imaginaire. Liste bien plus courte pour ses nouvelles réalistes. La coupe et les lèvres est la deuxième qu’accepte l’Encrier Renversé, à qui elle garde une grande reconnaissance pour avoir publié son tout premier texte, Phoning ! Sur le website Nouvelle Donne est paru en 2019 Après les fêtes, encore disponible à la lecture.
Elle espère évidemment ne pas perdre l’inspiration, continue à fréquenter les ateliers d’écriture, et pense à organiser en un tout cohérent divers fragments autobiographiques. Car si la lecture est un « vice impuni » ‒ et incorrigible, l’écriture en est un autre !